Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Figuier de Barbarie se mouille pour qu'il fasse beau !
8 novembre 2007

Hamadi conte « L’enfant, le chien et la grand-mère »

Hamadi_conteur« Un petit garçon âgé de cinq ans vit dans le village des « Solitaires ». Dans ce hameau, les gens naissent et demeurent solitaires. Parmi eux, on trouve les « Porteurs » d’un côté, et les « Partants » de l’autre. Par nature, les « Porteurs » passent leur temps à porter, et les « Partants » pensent constamment à partir. Telle semble être la destinée de ces villageois.

Comme ailleurs à travers la campagne rifaine, la bourgade grouille d’animaux : poules, chats, et moult chiens féroces aux oreilles dressées qui guettent le moindre coquelet égaré. Zitoune est le plus grand et le plus doux de ces canidés. Il n’appartient à personne en particulier mais c’est avec le petit garçon qu’il s’entend le mieux.

Fidèle à la tradition des « Partants », un matin, le bambin décide de partir en compagnie de Zitoune. Ils franchissent tous deux la rivière, puis grimpent la colline derrière laquelle se cache un monde merveilleux : celui des grands-mères et de la sagesse. C’est dans cet univers que l’enfant retrouve son aïeule, celle qui lui dit souvent : « tu verras, ton chien te parlera… » »

Voilà le début résumé d’une chronique narrée à des milliers de personnes par un conteur original. Aux prises avec sa propre histoire, sur le mode des improvisations vocales des femmes rifaines, Hamadi raconte et chante les souvenirs d’enfance, les figures aimées, aujourd’hui disparues, la parole et la vie des petites gens, leurs mythes, leurs rêves et surtout, le merveilleux et si tendre pays des grand-mères.

D_o__vient_le_ventHamadi, artiste aux multiples talents

Ne nous méprenons pas. Hamadi n’est pas seulement conteur. Au fil de son spectacle, on le découvre à la fois auteur, conteur et chanteur. Les chants illustrent et renforcent ses propos, à l’image des grand-mères qui, jadis, ponctuaient leurs fables de légers refrains. La voix aiguë digne d’un soprano, le raconteur originaire de Midar surprend plus d’un spectateur. En effet, au milieu du récit, tandis qu’il marque la pause après une avalanche d’événements poétiques et rocambolesques, soudain, il fredonne une mélodie. Un cri de guerre écorché, peut-être. Envoûtant, mystérieux.

Hamadi, auteur

Écrivain ayant « mal tourné », Hamadi s’investit dans l’écriture avec générosité. « Quand on aime, on ne conte pas », dit-il. Mais avant de partager ses histoires, la tâche consiste à les adapter à un contexte, à une époque. Au répertoire commun, l’auteur emprunte l’ossature qu’il habille ensuite de péripéties et de personnages, fruit de son imagination.

Hamadi40Hamadi, homme de scène

Hamadi ne veut pas se contenter d’interpréter ses fables à l’instar du vieux diseur, affabulant sur ses mésaventures dans un souk ou à l’ombre d’un olivier. Il préfère étudier les aspects psychologiques et historiques des protagonistes d’une épopée pour leur octroyer une meilleure incarnation théâtrale. Après plusieurs années de « récolte », comme il aime à le dire, de plus de cent vingt contes, expressions, proverbes, il n’avait en effet « de choix que de les mettre en scène et de leur donner vie », dit-il, car « le conte se raconte et se mime aussi ». Et en la matière, le mythographe rifain possède le talent de capter l’attention des plus réticents.

Jim Selouane

A suivre : Interview : Hamadi, entre sa grand-mère et son chien ; Micro-trottoir : témoignages et opinions de spectateurs

Publicité
Publicité
Commentaires
Le Figuier de Barbarie se mouille pour qu'il fasse beau !
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Le Figuier de Barbarie se mouille pour qu'il fasse beau !
Publicité